Conseils pratiques pour l’élaboration de stratégies et l’innovation dans l’entreprise familiale

Comme dans tous les secteurs, l’élaboration d’une stratégie et l’innovation sont également cruciales pour les entreprises familiales. Grâce à une vision et à une mission solides, les entreprises familiales peuvent devancer leurs concurrents. L’innovation pour un avenir durable reste un domaine clé.

Une proportion importante des petites et moyennes entreprises (PME) néerlandaises sont des entreprises familiales. Les chiffres du CBS montrent qu’en 2016, notre pays comptait quelque 276 900 entreprises familiales, soit 71 % des PME. Les entreprises familiales s’en sortent généralement bien : une étude récente montre qu’elles obtiennent en moyenne de meilleurs résultats que les entreprises non familiales . Pour maintenir de telles performances, il est important que les entreprises familiales disposent d’une stratégie solide qui leur permette de préparer l’avenir de manière innovante.

Dirk Harm Eijssen est associé et fondateur de Gwyntun cabinet de conseil pour ce cabinet familial qui travaille avec et pour des entreprises familiales dans les secteurs de l’industrie, du commerce de détail et du commerce de gros. L’approche du cabinet se caractérise par sa coopération avec les clients ; elle est « très étroite », selon le cabinet. Dans le cadre de cette approche, le consultant s’efforce d’utiliser autant que possible les connaissances et l’expérience déjà acquises par les clients. En tant que propriétaire du cabinet, M. Eijssen est considéré comme un expert en matière d’entreprises familiales. Par exemple, il a déjà réfléchi au maintien de la force d’une entreprise familiale dans un marché dynamique. Il a également écrit sur le rôle de soutien d’un gestionnaire externe dans une entreprise familiale .

Selon M. Eijssen, la réussite des entreprises familiales n’est souvent pas le résultat d’une stratégie à long terme élaborée et d’un plan d’entreprise. Partant de ce constat, il s’est demandé s’il était judicieux de consacrer du temps à l’élaboration d’une stratégie et à sa diffusion auprès des employés. Récemment, M. Eijssen a apporté une réponse en distinguant le sens et le non-sens de l’élaboration d’une stratégie au sein de l’entreprise familiale. Ce faisant, il a formulé cinq recommandations stratégiques.

Cinq conseils pour l’élaboration d’une stratégie

Selon M. Eijssen, la première chose à faire est de commencer par définir les valeurs de la famille et de l’entreprise. Une fois cette étape franchie, ces valeurs doivent être traduites concrètement dans la stratégie. Le fait de lier les valeurs de la famille et de l’entreprise à la stratégie donne à celle-ci beaucoup plus d’attrait et de solidité.

Il affirme également qu’une stratégie qui consiste principalement en un objectif de chiffre d’affaires et de bénéfices ne vivra jamais et ne fonctionnera jamais : « Les employés ne travailleront pas plus dur, mieux ou plus intelligemment en conséquence ». Les gens doivent croire en la stratégie car, selon lui, « une stratégie peut également être considérée comme une esquisse attrayante de l’avenir ». En même temps, elle rend plus pertinent pour les employés le fait de travailler dans et pour l’entreprise ».

Troisièmement, le partenaire de Gwynt affirme qu’il est important de déterminer quels boutons opérationnels doivent être tournés afin de progresser vers la stratégie. Tant qu’une organisation ne sait pas ce que les cadres moyens et/ou l’homme de terrain doivent faire différemment, aucune mesure réelle ne sera prise au sein de l’entreprise.

En outre, il est important d’impliquer un groupe d’employés dans l’élaboration de la stratégie. Selon M. Eijssen, cela peut prendre plus de temps, mais il y a beaucoup plus de chances que la stratégie soit mise en œuvre. Pour que le développement reste gérable, il faut veiller à ce que ce groupe ne soit pas trop important.

Cinquièmement, il souligne que les entrepreneurs ne doivent pas craindre que « l’organisation s’affranchisse de la stratégie ». Au contraire, le défi consiste à concrétiser la stratégie intuitive et à la communiquer. Bien entendu, si la famille ou l’entrepreneur voit de nouvelles opportunités, il est toujours possible de changer de cap, explique M. Eijssen : « Mais tant que ces opportunités extérieures ne se présentent pas, les gens travailleront avec constance sur la stratégie ».

Quand la stratégie et l’innovation se chevauchent

Compte tenu de l’avenir, la stratégie d’une entreprise doit également tenir compte de l’innovation. M. Eijssen y a également réfléchi, et il n’est pas le seul. Par exemple, des recherches antérieures ont montré que l’innovation au sein des entreprises familiales est un défi majeur est. Eijssen affirme que les entreprises familiales sont souvent plus innovantes que les entreprises « ordinaires » - « une conclusion récurrente dans diverses études, telles que celles d’ABN AMRO et d’ING ». Mais être innovant est une chose, c’est d’autant plus un art de le rester.

Selon l’agence d’Eijssen, il s’agit d’une question de défi : « Nous pensons que l’innovation n’est véritablement couronnée de succès que lorsque les talents à tous les niveaux de l’organisation sont mis au défi. Qu’ils développent ensemble de nouveaux produits, processus ou même modèles d’entreprise. L’interconnexion mutuelle peut constituer une force majeure à cet égard. À la source de cette interconnexion se trouvent des valeurs fondamentales importantes dans une entreprise familiale, telles que valeurs partagées » et « similitude d’esprit ». Mais comment alimenter l’innovation ? Eijssen propose six conseils pratiques.

Six conseils pour stimuler l’innovation

À cet égard, il est tout d’abord important d’investir du temps, de l’espace et (si nécessaire) de l’argent dans l’innovation et dans une culture de l’innovation dès le début. De cette manière, chacun peut apporter sa contribution : « Il est important de rendre l’innovation indépendante de certains individus ».

Il faut également veiller à ce que le processus d’innovation soit planifié et suivi de manière adéquate : « Une innovation réussie exige de l’engagement, de la créativité, de la discipline, mais aussi une bonne approche du projet », déclare M. Eijssen.

Troisièmement, un entrepreneur ne doit pas avoir peur d’échouer de temps en temps, comme l’indique Eijssen : « Osez faire des erreurs : neuf innovations sur dix échouent ». En particulier, il essaie de voir le bon côté des échecs, laissant entendre que les échecs ne devraient pas être considérés comme tels : « Cela signifie en fait que neuf moments d’apprentissage sont nécessaires pour arriver à la dixième innovation, qui réussit. »

Pour continuer à innover avec succès, il est également important de savoir qu’il est parfois judicieux d’impliquer d’autres personnes : « Pas seulement en interne, mais aussi en sélectionnant des partenaires externes pour la coopération. » La coopération externe peut être comprise au sens large, précise M. Eijssen : « Pensez aux universités, aux écoles supérieures, mais aussi aux entreprises concurrentes ou, au contraire, aux entreprises d’autres secteurs (ayant des processus ou des objectifs similaires). »

Cinquièmement, selon M. Eijssen, il est judicieux de documenter le processus d’innovation : « Enregistrez la relation avec les partenaires de coopération et ce qu’il advient des résultats de l’innovation. » Bien que la précision ait ses avantages, il faut veiller à ne pas aller trop loin : « N’oubliez pas qu’une approche trop stricte freine l’innovation. »

Enfin, dans certains cas, il est important de mettre fin à un projet à temps : « Les ressources (comme l’argent) sont limitées et la période d’amortissement des innovations est de plus en plus courte en raison des cycles de vie de plus en plus courts ». Il faut du courage pour mettre fin à un projet auquel on a consacré beaucoup de temps, mais un entrepreneur doit rester réaliste, souligne M. Eijssen : « Arrêtez donc à temps les innovations qui n’ont pas de réelles chances de succès. »